Grothendieck La Clef des Songes III
Freud e Jung
A
primeira referência a Freud, mas implícita, é a do seu título. A CDS não refere
nunca Artemidoro de Dáldis, o autor da original «Clef des Songes», que já algumas
vezes referi ao longo deste estudo sobre a Europa. E, no entanto, o título não é
casual. Não sendo uma pessoa de sólida cultura clássica, Grothendieck deve ter
ido buscar a expressão a algum lado. E é provável que o tenha ido buscar a
Freud. Na «Interpretação dos Sonhos» Freud refere a obra de Artemidoro. Freud
aparece 334 vezes na CDS. Jung aparece apenas 19 vezes, e sempre em posição
muito inferior à de Freud. «La même réalité, surement, que Freud
avait sentie il y a
longtemps - et que C.G. Jung,
venu dans le sillage immédiat du maitre,
a préféré éluder » (p. 30). «Je devais bien avoir entendu parler un peu de C.G. Jung, à ce
sujet ; que c'était désormais chose classée, qu'il y avait que ce fameux
Inconscient. Et voilà même que je tombe, par le plus grand des hasards c'est le
cas de le dire, sur l'Autobiographie de ce même Jung (**). Pour être intéressant
c'était intéressant, et Dieu sait s'il en était question d'Inconscient, et tout
entouré de vibrations "numineuses" c'est là, en grec ou en latin, le
terme séant (*) qui remplace désormais des expressions désuètes et d'une naïveté
charmante commune “sacré”, “religieux” ou “divin”. Cet Inconscient-là, ai-je
compris alors, il avait maintenant remplacé le bon Dieu des bons vieux jours.
C’est vrai que de nos jours et entre distingués savants et humanistes, ce
pauvre bon Dieu n'est tout simplement plus sortable. Même - pour un bon
chrétien et quand on est quelqu’un, ça fait vraiment plus sérieux d'en parler
(ou alors en grec ou en latin, ou mieux encore en sanscrit, chinois ou japonais…)»
(pp. 61-62). «Je n'ai pas trouvé encore l'occasion pour prendre connaissance de
la vie de Freud, comme j'aimerais le faire. Le peu que j'en sais provient
presque exclusivement de ce que C.G. Jung dit dans son auto biographie au sujet
de Freud, dont l'œuvre et la pensée furent le tremplin pour la sienne. Ma très
haute opinion de Freud en tant qu'homme, alors que je ne le connaissais encore
que par ses principales idées, provient de la lecture attentive d'un témoignage
qui s'efforce (sous des airs de supériorité paterne) de le débiner. Voir à ce
sujet la note "Témoignage à charge ou le maitre mal aimé". Ce
"témoignage à charge" centre le maitre aimant et mal aimé, quand on
ne se laisse mener par le bout du nez et qu'on se donne la peine de lire dans
les lignes et entre les lignes, se retourne en un témoignage assez accablant
centre le témoin lui-même, élève mal-aimant et ingrat d'un maitre probe qu’il
s'efforce d’évincer (tout en jouant les papes d'une "spiritualité” hautement
savante et garantie "scientifique"...)» (p. 257). «On aura simplement
(suivant l'exemple donné par C.G. Jung) remplacé le bon vieux bon Dieu
d'antan par "l'Inconscient". Décidément, on n'arrête pas le progrès
!» (p. N12). «(*) Cela a été le cas notamment chez moi de façon quasiment
habituelle, pendant les années 1971 à 1976, mais a (je crois) complètement
disparu avec l'entrée dans ma vie de la méditation, en octobre 1976. J'ai
retrouvé le même genre de vantardise puérile, faisant étalage d'une
"humilité" hautement savante et distinguée, dans certains passages de
l'autobiographie de C.G. Jung, écrite dans les toutes dernières années de sa
vie. A en juger d'après les échos de divers lecteurs qui m'en sont revenus, il
semblerait bien que je sois le seul à m'être aperçu de quelque chose, tant ce
genre de pose est considéré comme de bon ton et comme chose allant de soi parmi
les usagers de la "spiritualité" d'érudition qui tient le haut du
pavé, sous la double bannière de l'Humanisme et de la Science...» (p. N181). «Il
me faudra revenir de façon circonstanciée sur cette "autre histoire":
sur certaines limitations inhérentes à l'attitude psychanalytique" telle
qu'elle est généralement pratiquée. (Attitude que Jung, s'il avait été fidèle à
la mission historique qui l'attendait, aurait sans doute dépassé, mais à
laquelle il a emboité le pas tout aussi aveuglement que tout le monde.) On sent
que chez tous, le rôle du "jargon" psychanalytique, à grand renfort
de noms en latin et en grec, c'est d'évacuer dans l'observateur d'Eros (promu
"psychanalyste") toute trace de mouvement érotique, faire de lui un
pur Cerveau, et d'Eros (voire même [sic], du patient qui se confie entre
ses mains) un objet l'objet d'une science objective, impassible, souveraine.
Mais ce qu'on croit saisir et sur quoi on discourt ainsi est aussi peu
''Eros", que le cadavre d'un homme qu'on dissèque dans l'amphithéâtre
n 'est cet homme l'homme vivant qu'il fut.» (p. N276). Está a descrever
mais Freud, com a sua necessidade de uma credibilidade positiva que Jung. «Ni même ce correctif indispensable à la pratique
psychanalytique: le regard attentif et scrutateur sur soi-même
l'"auto-analyse" comme l'appelait Freud), qui joua un rôle crucial
dans le développement de la pensée de Freud et de sa connaissance de la psyché.
Il est le garant d'une probité et la vraie d'une profondeur qui firent la
grandeur de Freud (et auxquelles un Jung tourna le dos)» (p. N277). «En
écrivant cette ligne, la comparaison s'est imposée à moi avec le "paquet jungien"
(de C.G. Jung), moins radical et moins percutant, moins profond, plus
"raisonnable", mais aussi pas aussi fortement défiguré sous l'emprise
d'une vanité envahissante.» (p. N569). «Ce serait une tâche aussi délicate
qu'intéressante de cerner le sens d'une telle impression de
"similarité". Pour quelques éléments de réflexion à ce sujet, voir
dans Récoltes et Semailles la section "Abstraction et sens ou le miracle
de la communication", dans "Les Portes sur l'Univers" (appendice
à ReS III, nº 231 Jung évoquerait sans doute des ''expériences
archétypes", auxquelles les expériences les plus marquantes de l'existence
humaine pourraient être ramenées...» (p. N584). «Une lecture attentive de
l'autobiographie de C.G. Jung, ou celui-ci, mine de rien, s'efforce
systématiquement de débiner Freud, avait déjà eu sur moi l'effet inverse de
l'effet recherché : ces manœuvres puériles m'ont laissé entrevoir pour la première
fois, pour ainsi dire en négatif, la stature exceptionnelle de l'homme que
Jung, qui s'est beaucoup inspiré de lui à dire le moins, s'efforce de ravaler
avec des airs de condescendance paterne. Cette lecture, et la réflexion
poursuivie dans des notes de lecture pendant un mais (du 16 janvier au 15
février 1985), avaient constitué un intermède imprévu dans l'écriture de
Récoltes et Semailles. J'espère bien un jour mener à bonne fin cette réflexion
commencée, et la publier sous forme d'une cinquième partie de Récoltes et
Semailles. Voir aussi la note ultérieure (s'insérant» dans le chapitre IX, du
mois de mai de l’an dernier) un Témoignage a charge ou le maître mal-aimé"
(pp. N663-N664). «Je pense ici tout particulièrement à C.G. Jung, qui
aujourd'hui plus que jamais joue le rôle d'une sorte de pape d'une
"spiritualité" hautement érudite et scientifique, et inodore à
souhait...» (p. N676). «"Fuite" est le terme introduit par
Krishnamurti, et qui dit bien ce qu'il doit dire. Ici et dans la suite, il est
entendu que par «Inconscient» j'entends l'Inconscient découvert par Freud, ou
l'Inconscient superficiel (ou «subconscient») et mayen, à l'exclusion des couches
profondes de la psyché (ou « Inconscient profond»). C’est la prise de
connaissance en soi de cet Inconscient-là, du grand Merdier, qui est le tout
premier pas, le pas décisif, dans l'aventure de la découverte de soi, c'est lui
qui met en jeu tout l'arsenal des résistances dont il va être question. Il n'y
a rien de commun entre un discours même théoriquement parfait sur
l'Inconscient, et l'acte décisif que constitue ce pas-là. Visiblement la
plupart des psychanalystes (Jung en tête...) ne l'a jamais franchi» (p. N680). «Cependant,
s'en autoriser (comme le fait C.G. Jung) pour escamoter purement et simplement
la réalité psychologique concrète de la pulsion incestueuse, pour en faire une
sorte d'abstraction mi-métaphysique mi-folklorique, est une tricherie.» (p. N691).
A
sentença é sem equívocos. Freud está acima de Jung para Grothendieck. Isto será
tanto mais estranho quanto Freud tem em geral mais prestígio entre os
cientistas das ciências humanas que entre matemáticos e físicos. Mas, quando
tentamos analisar o conteúdo das críticas, existe uma parte em que tem razão e
outra em que a perde.
Tem
razão pela tendência a dar ar científico e erudito à religião. Jung padeceu
disto, no sentido não tanto tentar fazer um estudo científico da religião, mas
antes de tentar mostrar cientificamente a relevância da mesma religião. Mas
Freud fez isto, e bem mais. Tentou fechar a religião no plano de uma racionalidade
tal como ele a entendia. A religião em si não tem importância, senão enquanto fenómeno
histórico e patológico. Ora Grothendieck não acha que a religião seja um fenómeno
meramente histórico e patológico, vê-a como uma questão pessoal, e nesse sentido
está mais próximo de Jung.
Por
outro lado, usa conceitos junguianos talvez sem o saber. O conceito de «grand rêve»
usa-o 30 vezes (pp. 9, 12, 13, 19, 20, 22, 24, 29, 33, 34, 39, 43, 206, 216, 247?,
253, 254, N18, N95, N129, N468, N684). Qual é o problema? É que o conceito de
«grande sonho» não é freudiano, é junguiano. E um grande sonho que foi
essencial, não apenas para a sua vida, como para o seu trabalho intelectual, é
Jung, nunca foi Freud. A importância da experiência mística pessoal também nada
tem de Freud, é junguiana. Deus é um problema central no pensamento de Grothendieck,
Deus realmente, não um signo «Deus» que seria o argumento de uma função. E isso
é junguiano, não freudiano.
Em
suma, Grothendieck tem uma grande admiração por Freud e uma grande antipatia
por Jung. Como um português pode ter uma grande admiração pelos ingleses e detestar
portugueses, e não deixa por isso de ser português. Grothendieck é junguiano
sem o saber. E não gostaria de o saber.
0 comentários:
Enviar um comentário