terça-feira, 4 de outubro de 2022

Grothendieck La Clef des Songes II

 Análise de conteúdos

Buda é tratado com respeito. «A présent, je doute qu'il y ait, ou qu'il y ait eu homme au monde (fut-il Bouddha en personne) chez qui il en soit différemment - chez qui l'état et l'activité des couches profond es de la psyché soit accessible directement à la connaissance consciente.” (p. 2). «Je rappelle à ce propos que Bouddha lui-même ne "croyait pas en Dieu". Quant aux bouddhistes, visiblement ils ''croient en Dieu" et ils l'appellent du nom Je "Bouddha", sans trop se casser la tête” (p. N44). Também a propósito da oração (pp. N183, N184, N 204, N207, N529).

Buda aparece tratado muitas vezes no mesmo plano que Cristo. «Et même parmi les gens que je connais tant soit peu par leurs œuvres seulement ou par leur réputation, et mis à part seulement le Christ, Bouddha, Lao-Tseu, je n'en vais aucun qui m'ait fait cette même impression.” (p. 92). «Chose que les "Novateurs spirituels" comme Bouddha, Lao-Tseu, Jésus ne pouvaient manquer de savoir d'instinct» (p. 178). «Il est permis de penser que ce stade ultime fut atteint dans l'existence terrestre qui nous est connue de Bouddha, de Lao-Tseu, de Jésus.» (p. N68). «La tendance idolâtrique dans l'homme n'est nullement limitée aux chrétiens, mais semble universellement répandue. Ainsi, dans le bouddhisme il est bien entendu, "officiellement", que Bouddha n'est pas plus "Dieu" que ne 1’est Jésus dit "le Christ" - ce qui n'empêche qu'à toutes fins pratiques il se substitue à Dieu pour le croyant bouddhiste, et est revêtu par lui des mêmes attributs. (…) D'ailleurs la Sutra de la Fleur de Lotus (Sutra apocryphe à la base du courant nichérenite dans le Bouddhisme japonais) donne pratiquement un statut officiel à cette divinisation de Bouddha, tout comme les apôtres ont institué un dogme "officiel" de la divinité de Jésus.» (p. N75). «A vrai dire, plus que des "Fondateurs de religion", je serais porté à m'inspirer des hommes qu'on peut appeler les grands "Novateurs spirituels" de l'humanité : Gautama Bouddha, Lao-Tseu, Jésus. (J'ignore s'il y en a d'autres qui méritent ce nom.) (…) Quant à Lao-Tseu et Jésus, il est assez clair que leur génie propre ne les prédisposait aucunement à être fondateurs d'une religion, au sens sociologique du terme, impliquant une structure hiérarchique au sein d'une Institution religieuse, se réclamant d'une doctrine intangible et immuable. Je suis persuadé d'ailleurs que le maintien d'une telle doctrine immuable est entièrement étranger à l'esprit de Bouddha. S'il a prédit en chiffres ronds que la Sangha vivrait pendant mille ans et pas plus (**), c'est sans doute qu'il voyait clairement l'immense inertie inhérente à la psyché humaine, et la sclérose qui guette toute institution. Mais la tradition (on s'en doute !) ne nous rapporte aucune précision que Bouddha aurait donnée dans ce sens.” (p. N102) (significativo que omita aqui Maomé). Com um aceno a que Jesus teria vindo reenviar a mensagem de Buda (p. N 102). «Il est important de se rappeler que ni Gautama Bouddha ni Jésus n'ont laissé de message écrit», ao contrário de Lao-Tsé (p. N103). De novo os três são comparados (p. N106). «Il n’y a pas à s'étonner que les enseignements du Bouddha, tout comme ceux de Jésus, aient rencontré de son vivant et dans les siècles qui 1’ont suivi une hostilité véhémente de la part des pouvoirs établis, et ceci en dépit du fait que l'hindouisme a tendance à être beaucoup plus tolérant vis-à-vis de déviations doctrinales, que ne l'a été le judaïsme.” (p. N203). De novo, o lugar comum apressado de que o paganismo é mais tolerante que os monoteísmos. «Ce que des hommes au regard prophétique et profond, tels le Bouddha, Jésus et Nichiren ont entrevu à l'horizon du temps» (p. N204). «Celui de la "faillibilité" foncière de tous les hommes, y compris les plus grands et ceux-là mêmes (tels Jésus le Christ ou Gautama le Bouddha) que l'atavisme idolâtrique d'une tradition religieuse millénaire a déifiés» (p. N240). «Je me garderais bien de prendre comme «modèle» aucun d'eux ni même le Bouddha en personne ou Jésus dit le Christ, et n'encouragerais personne à le faire (*); mais plutôt, à faire usage de tout cœur de toutes nos lumières, pour essayer de discerner en chacun ce qu'il apporte de meilleur afin de nous en nourrir, et de le séparer avec soin du poids mort de l'emballage.» (p. N502).

Há críticas que faz tanto à tradição cristã como à oriental. «Beaucoup de spirituels, tant parmi les chrétiens que parmi ceux issus de traditions religieuses orientales, manifestent vis-à-vis de la pulsion érotique une attitude de méfiance viscérale, quand ce n'est celle d'un véritable antagonisme, d'une répression sans merci» (p. 146). «Guruji cite avec insistance ce précepte du Bouddha, qui lui sert également à illustrer que le bouddhisme est, par excellence, une "religion de paix'', et même (selon lui) la religion destinée à rallier tous les peuples de la terre et à instaurer la paix dans le monde. Il oublie que les peuples ayant embrassé le bouddhisme, à commencer par le Japon lui-même (dont il aime surtout à voir la mission religieuse et pacificatrice dans le monde), n'ont pas été moins enclins aux folies guerrières que les autres. Il oublie également que bien des siècles avant le Bouddha, ce même précepte "Tu ne tueras point" était enseigné dans la Loi judaïque, sans d'ailleurs être plus respecté par le peuple juif que par les peuples bouddhistes auxquels s'identifie Guruji. Non seulement Guruji fait mine d'ignorer cette circonstance historique, mais il n'hésite pas à s'en prendre au "Dieu de la Bible" quasiment comme à un ennemi peu recommandable, en épluchant quelques passages de la Genèse dans Áun [sic], esprit visiblement polémique.» (p. N232). «Mais ces diatribes justifiées contre l'impérialisme américain gagneraient en poids et en profondeur s'il s'y ajoutait la conscience que dans cette folie suicidaire culminant (provisoirement) dans Hiroshima, la victime elle-même, le Japon, n'est nullement innocente. Oui, que lui-même, Guruji, l'apôtre infatigable de la "religion de paix" du Bouddha, n'y a pas été lui non plus entièrement étranger ; qu'il y porte une part de responsabilité personnelle d'autant plus conséquente que son format spirituel est grand et son ascendant considérable. Car il n'y aurait pas eu Hiroshima s'il n'y avait pas eu la folie impérialiste japonaise. A cette folie-là, lui-même Guruji avait donné son acquiescement tacite jusqu'à l'âge de ses soixante ans, et même (vers la fin de ceux-ci) une totale caution, en remettant entre les mains des principaux responsables militaires ces reliques précieuses entre toutes, miraculeusement confiées entre ses mains.» (p. N233). «Chez l’intrépide Nichidatsu Fujii (espérant disséminer le message du Bouddha à la pointe des baïonnettes japonaises» (p. N527). Com uma ironia mordaz : «Dans le panthéon théosophe, Maitreya se trouve immédiatement en dessous de Bouddha (qui est au sommet), et passablement au-dessus de Jésus-Christ. Ce n'est surement pas sans rapport avec le fait que par la suite Krishnamurti regardera Jésus avec condescendance, alors qu'il sera par centre poursuivi par l'idée (qui m'a parue proche de l'obsession), d'égaler (voire même [sic], de dépasser et d‘évincer ?) le Bouddha le seul Être dane [sic] qui, selon les règles du jeu théosophe, était d'un grade plus élevé encore que lui, Krishnamurti­le-nouveau-Messie.» (p. N547). «(NB. Mis à part un ou deux passages ou les noms de Bouddha et de Jésus sont évoqués au détour d'une phrase et en une même haleine, dans aucun des nombreux livres de Krishnamurti que j'ai lus il ne réfère à une tierce personne, nommément ou non, sauf à celles qui figurent dans des récits de scènes vécues, et elles restent alors toujours non nommées.) Qu'il allait jusqu'à nier l'existence d'un Inconscient, je ne l'ai appris que dernièrement (avec stupeur, j'avoue), en lisant le deuxième volume de sa biographie par Mary Lutyens.» (p. N560). Neste aspecto está muito acima dos músicos pop e dos jornalistas que apenas conseguem ver o que tem de felpuda a tradição oriental (mas enfim, não é difícil ser intelectualmente superior a um músico pop ou a jornalista, e seria ofensivo comparar Grothendieck a estes espécimes).

«Croisade» aparece sempre em sentido figurado e algo irónico (pp. 204, 265, N56, N571). O mesmo com «inquisition» em que não sai do lugar comum (pp. 204, 208, N24). Curiosamente «mission» aparece 479 vezes. A presença de Jesus é bem mais rica, e só posso dar alguns exemplos. «L'appel de Dieu, que ce soit par le ministère de Jésus ou de toute autre façon, vient sans nous avertir et nous prend au dépourvu, dans la vérité de ce que nous sommes et notre réponse nous révèle, comme rien d'autre ne pourrait le faire.» (p. 127). No budismo não há nenhuma chamada de Deus, nem vem sem nos avisar, há um acto de consciência bem desperta. «Il y avait bien de quoi. Ça faisait deux mois ou trois que ma pensée avait commencé à tourner autour de la question des desseins de Dieu se faisant jour à travers l'histoire des religions. Parmi celles-ci, je sentais bien que le christianisme jouait un rôle bien à part, non pas tant par ses caractères propres en tant que religion parmi d'autres, mais à cause de la figure de Jésus et de son extraordinaire destin.» (p. 138). «J'en doutais et en doute d’autant moins que roes [sic - «mes propres»?] rêves prophétiques déjà me faisaient pressentir un mouvement dans le sens d'une telle convergence, un mouvement qui serait appelé à se manifester et à prendre forme ct8s [?] les décennies qui viennent, sous l'impact d'une initiative divine d'une amplitude et d'une force sans précédent dans l'histoire de la Création. Sûrement d'ailleurs Légaut ni personne (sauf Jésus il y a deux mille ans... (*)) n'ont rien rêvé de tel, et il était pour le moins douteux qu'il prendrait ces prophéties comme argent comptant, à supposer qu'il soit encore en vie...» (p. 141). «3) L’histoire des religions et des croyances depuis les origines jusqu'à nos jours, et ce qui nous est connu des grands Novateurs spirituels de l'humanité. Parmi ceux-Ci, Jésus me semble prendre une place entièrement à part, et ceci plus encore par sa vie et par sa mort, que par ce qui nous est parvenu de son message.» (p. 156). «Les livres de Marcel Légaut, et tout particulièrement son livre sur l'Intelligence du christianisme, viennent de m'apporter providentiellement (*) une clef irremplaçable pour la compréhension qui me faisait défaut. Tant par le témoignage d'une vie authentiquement religieuse, vécue dans la fidélité à soi-même et à sa mission, que par sa pensée vigoureuse et profonde, s'inspirant de l'extraordinaire œuvre spirituelle de Jésus lui-même au-delà de ce en quoi deux millénaires de tradition doctrinale l'ont figée, son œuvre m'apparait comme un appel d'une qualité de présence et d'une portée uniques dans notre temps.» (p. 157) (atente-se na desencarnação do discurso : Jesus tem uma obra espiritual, e nada se diz sobre o que sofreu na carne). «A ma connaissance, Légaut est le premier penseur chrétien qui ait eu la profondeur et l'autonomie spirituelle pour discerner dans toute sa dimension cette exigence de liberté, et le courage de la dire publiquement et de la vivre (***). Par là-même, il est sans doute le premier aussi à avoir compris pleinement la vraie nature du message et de la mission de Jésus, dans toute sa portée et dans ce qui le rend réellement universel.» (p. N50). «Je ne suis pas moi-même "croyant chrétien", et ne puis ici que me faire l'écho de l'expérience d'un autre, en harmonie avec la mienne mais différente. Pour Légaut, comme sans doute pour tous les chrétiens au plein sens du terme, Jésus est le chemin qui mène à Dieu qui 1es mène à Dieu. Ma propre relation à Dieu ne passe pas par l'intermédiaire d'une filiation spirituelle. Je n'ai jamais eu expérience d'une relation de filiation ou de paternité spirituelle, et avais tendance à regarder une telle relation d'un œil très critique. Le témoignage de Légaut, qui revient sur cette relation dans différents contextes et avec beaucoup de pénétration, me convainc qu'une telle relation au plein sens du terme est bel et bien possible. Une telle relation se noue et se développe sans établir de dépendance mutuelle entre l'ainé spirituel et celui qui s'inspire de lui sans pour autant renoncer à ses possibilités d'autonomie spirituelle, mais au contraire y trouve une vraie vers celle-ci. | Dans aucun des nombreux cas ou Dieu s'est manifesté à moi, et notamment par la vraie du rêve, il n'a été question directement de Jésus, ou du christianisme. Par centre, j'ai fait d'assez nombreux rêves ou il est question du Saint-Esprit. Mais alors que le terme même fait partie du vocabulaire chrétien, la chose qu'il désigne n'est surement pas plus restreinte à la réalité religieuse chrétienne, que ne l'est Dieu.» (p. N51). «Pourtant la vie et la mort de Jésus témoignent avec éloquence que sa mission parmi nous ne visait ni l'établissement de structure ni celui de doctrines, mais était d'un ordre entièrement différent. Nul mieux que lui n'a su qu'un moule de la vie spirituelle en est aussi la mort.» (p. N52). Mais uma vez aqui se vê se se deixa levar por um lugar comum da nossa época. Basta pensar na tradição. Santo Ireneu de Lyon, que estava muito mais próximo de Jesus que Grothendieck achava que havia uma doutrina e uma incorporação no cristianismo, através da Igreja visível. «Jésus avait clairement conscience du caractère universel de sa mission. Dans Saint Matthieu on lit : "Et cet Evangile du Royaume sera proclamé dans le monde entier, en témoignage pour toutes les nations" (Matthieu 24, 14) et "Allez ! De toute les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, leur enseignant à garder tout ce que je vous ai commandé" (Matthieu 28, 19) ; et dans Saint Marc : "Et il faut d'abord qu'à toutes les nations soit proclamé l'Evangile" (Marc 13, 10) et "Allez dans le monde entier, proclamez l'Evangile à toute la création (Marc 16, 15)» (p. N52).

Basta. Este não é um ensaio dedicado em exclusivo ao pensamento de Grothendieck. Temos já alguns elementos que nos podem alimentar a reflexão. Grothendieck ao mesmo tempo declara-se não crente, e coteja o cristianismo com o budismo (e em parte Lao-Tsé). Reconhece o papel universal do cristianismo (como tudo indica que também o admite em relação aos outros dois fundadores de religiões). Acha que a religião é uma questão meramente pessoal, o que é muito New Age (e consequentemente herança de uma versão vulgata do pensamento… de Jung). Não percebe que uma religião se pode constituir como doutrina e corporizar-se em instituições. Como se a poesia nunca pudesse ser escrita e as universidades de todo o mundo fossem inúteis para a ensinar. Ou o mesmo, que se poderia dizer na matemática. A ideia de uma religião como mera experiência pessoal, não transmissível, não socializável, sem carne, é muito resultado de lugares comuns da nossa época, que tem horror a uma História incarnada. Que partem de uma visão moral, em suma. Mas, como diz, reserva um lugar à parte para o cristianismo. Sabe ele porquê? Não o sabe dizer. Não tem instrumentos para o dizer. O facto de o budismo ser a única religião sem violência (precisamente na sua doutrina, não na sua História, como ele bem reconhece), além do cristianismo, atrai-o. Mas não percebe que o budismo só o consegue com um custo: com a negação da substância do sofrimento. Que amor em Buda seria este, de que Buda aliás nunca falou, caso o sofrimento não tivesse substância? Não tem sentido dar importância ao que não tem importância, e muito menos amar o que não a tem. Podemos dar mais uns passos, e poderemos assim ver ainda melhor quais os limites de Grothendieck.

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