Voltaire m'amuse
Voltaire m'amuse. Il m'a toujours amusé. Il écrit bien.
Il veut produire de l'effet et il a un avantage par rapport aux médiocres de
notre temps: il en produit.
La question c’est de savoir s'il y en a plus chez
Voltaire. Lui-même disait: je suis comme un ruisseau, clair parce que pas
profond. Il a tout dit, et il n'est pas écouté.
Il était vraiment frustré parce que ni Frédéric II de
Prusse ni Catherine II de Russie l'écoutaient quand il leur prodiguait des
conseils politiques.
Voyons. Tout est clair. Voltaire est un philosophe pour
les journalistes et un journaliste pour les philosophes. Il était un pitre pour
les souverains et un souverain pour les pitres. Tout est dit.
Il se moquait de l'islam et ses descendants interdisent
sa pièce «Mahomet ou du fanatisme.» Il disait qu'il donnerait son sang pour la liberté
de parole des autres, mais sauf ses médecins, personne n’a vu son sang versé.
Lui, qui s'aimait voir comme amant de la science, a détesté
que Madame du Châtelet lui ait démontré que Leibniz avait raison dans
l'équation de l'énergie cinétique. Il n'aimait pas la vérité: son amour c'était
celui de se moquer.
Lui, qui disait que le grand mérite du confucianisme
c'était celui d'être la seule religion qui n'était pas suivie par les femmes,
est aujourd'hui suivi par des femmes. Si elles disent que lui doivent, on peut
les croire: c’est par rapport à lui et pas à l'intelligence qu’elles ont des
dettes.
Voltaire m'amuse. Je suis comme Frédéric et
Catherine. Mais il est dangereux. Et là, Louis XV avait raison. Il n'est
pas dangereux parce qu'il est sérieux. Il ne l'est même pas parce qu'il est
corrosif. Mais parce un monde gouverné par pitres et pensé par des journalistes
n'annonce pas la tragédie: c’est de sa substance l'être déjà.
Alexandre Brandão da Veiga
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